Route Sangmelima-Djoum-frontière Congo : un projet à deux vitesses

Avoir une nette connaissance du taux d’avancement des travaux. Tel est l’un des objectifs poursuivis par le ministre des Travaux publics (Mintp) qui effectue, depuis le 11 juin dernier, une visite de travail dans la région du Sud. Patrice Amba Salla, accompagné de son homologue en charge de la Santé publique, André Mama Fouda, a commencé sa tournée d’inspection et de contrôle de la bonne application des normes et règles relatives à l’exécution des chantiers structurants en cours, par l’hôpital de référence de Sangmelima, chef-lieu du département du Dja-et-Lobo. De la morgue aux services de médecine générale, le Mintp a voulu s’assurer que les prestations des diverses entreprises exerçant sur le site sont conformes et, surtout, si les délais de livraison seront respectés et, le cas échéant, examiner les solutions adéquates pour la réalisation du projet. Au final, l’on s’est accordé à reconnaître que l’hôpital de référence de Sangmelima est dans sa phase de finitions : bâtiments achevés, équipements en cours d’installation, voiries et réseaux divers en cours de réalisation… « Tout est pratiquement prêt et l’hôpital pourra être livré en novembre prochain », affirme Dixon Robert Enam, coordonnateur des travaux.

Mise en demeure

Après l’hôpital, le ministre Amba Salla est allé voir le chantier de construction de la route transfrontalière Sangmelima-Djoum-Mintom-Frontière du Congo. Ici, deux images fortes sont à retenir : d’une part, la satisfaction affichée au regard de la réalisation du tronçon Djoum-Mintom-Frontière du Congo. Financés à plus de 48 milliards de F par le Fonds africain de développement et l’État du Cameroun, le taux de réalisation physique des 83 km est évalué à 69% ; le taux de consommation des délais estimé à 85% et la facturation à 50%. L’entreprise MNO qui réalise les travaux a déjà posé le bitume sur 25% du tronçon. Par ailleurs, les travaux connexes au projet, consistant en la réalisation des forages, puits, centres de santé et clôtures des écoles, sont réalisés conformément au chronogramme. Les difficultés, affirme-t-on, sont liées principalement aux pannes des engins et aux intempéries.

Le principal souci, relevé par le Mintp, vient de l’entreprise iranienne qui réalise le tronçon allant de Sangmelima à Bikoula, en passant par Mekok, long de 65 km. Le taux de réalisation est de 20% seulement après deux ans d’exercice. Patrice Amba Salla s’est donc voulu clair au cours des échanges avec les responsables de Kayson, entreprise qui réalise les travaux. L’ingénieur de l’Etat a passé au peigne fin tous les différents goulots d’étranglement. Au-delà de l’installation, le chef de projet a souligné les lenteurs administratives en ce qui concerne les autorisations pour la manipulation des explosifs à la carrière et la machine à perforer la roche pour le dynamitage qui est encore bloquée au port de Douala. Pour le Mintp, les raisons avancées par l’entreprise ne sont pas nouvelles. Et le constat reste la faiblesse du taux de réalisation. « Nous allons vous servir une mise en demeure », a annoncé Patrice Amba Salla qui a ajouté : « si on se rend compte que vous ne pouvez pas travailler, il va de soi que le contrat sera résilié ». Par ailleurs, le Mintp a instruit l’autorité administrative d’accorder toutes les facilités liées aux déplacements des réseaux, aux questions liées au déplacement des tombes et à la nouvelle évaluation des indemnisations des riverains.

La visite de travail du Mintp s’est poursuivie hier par l’inspection des chantiers de construction du barrage hydro-électrique de Mekin et sa voie d’accès, près de Meyomessala, et de l’Hôtel trois étoiles dit du Comice, à Ebolowa. Vendredi, le ministre Patrice Amba Salla sera sur le chantier de construction du port en eau profonde de Kribi.

Source : « Cameroon Tribune » — Source : NULL

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