2e pont sur le Wouri, chantier à sécuriser

qui a présidé mercredi dans la capitale économique une réunion de chantier en présence de tous les intervenants, après la visite la veille, du chantier de construction de l’infrastructure.

Lancée en 2013, la réalisation de cet ouvrage, en 44 mois, est censée s’achever en novembre 2016. Avec un taux de réalisation physique de 36%, et 44% des délais déjà consommés, l’accélération des travaux s’impose. Car l’importance de cette infrastructure est capitale. Elle va, en effet, fluidifier la circulation entre les deux rives du fleuve, desservir les bassins de production des vastes plantations des régions du Sud-Ouest, du Mungo, les plantations de Njombé-Penja, les zones agro-industrielles, piscicoles et pastorales du Nord-Ouest et de l’Ouest, puis, faciliter l’évacuation des produits pétroliers de la Sonara.

Au plan régional, ce 2e pont contribuera à relier la transfrontalière Enugu-Bamenda au corridor Yaoundé-N’Djamena ainsi qu’aux autres corridors. C’est donc l’une des colonnes vertébrales de l’économie camerounaise et de la sous-région qui est ainsi en construction.
Ayant saisi toute la dimension stratégique du projet, Patrice Amba Salla a pris l’engagement d’effectuer une descente sur le site des travaux tous les deux ou trois mois. Question de suivre de près l’évolution du chantier en vue de lever les obstacles qui pourraient retarder sa livraison le moment venu.

Sa démarche est justifiée par le fait que les problèmes ne manquent pas. On se souvient qu’un accident est survenu le 20 janvier 2015 sur le chantier quand un chaland a heurté l’estacade. Conséquences : des dégâts matériels sur près de 45 mètres de l’estacade et l’arrêt de certaines activités du chantier pendant près de six semaines. On ne peut a priori affirmer que cela aura une incidence sur le respect des délais. En plus, dans la nuit du 7 au 8 mars 2015, une barge chargée de billes de bois a dérivé et a failli de nouveau heurter l’estacade, déclare une source proche du dossier au Mintp. La préoccupation majeure se situe aujourd’hui au niveau de la prévention de ce type d’accident. C’est dire qu’il faut impérativement traiter la question de la sécurité autour de l’emprise du projet par des dispositifs de protection de l’estacade. Au Mintp, on fait savoir que le Port autonome de Douala (Pad) a été saisi pour la prise des mesures préventives. Le Pad prévoit une sécurisation de la place portuaire qui va s’effectuer au rythme de sa capacité (celle du Pad) à financer l’opération. L’entreprise doit également être interpellée en ce qui concerne la protection de l’estacade. Par ailleurs, des instructions ont été données par le gouverneur de la région du Littoral afin que la marine nationale place en fourrière tout navire qui sera retrouvé sur la zone du projet.

Autre problème, celui des expropriations. Côté Deido, des riverains seront déguerpis et leurs habitations démolies. Un délai de deux jours a été donné pour l’identification des personnes à indemniser, sous la conduite du préfet du département du Wouri. Mais, les populations concernées ne seront expropriées que lorsqu’on saura exactement qui sera indemnisé.

En outre, des travaux complémentaires sont envisagés afin de solutionner les problèmes liés à la gestion de la circulation dans la zone portuaire. Au Mintp, on parle d’un projet d’optimisation des travaux de construction du second pont. Il s’agit, côté Bonaberi, de la modification du giratoire Bonassama. Côté Deido, de la modification du giratoire Scdp (élargissement et création d’un passage dénivelé) ; de la construction d’un passage inférieur et d’un giratoire pour l’accès au parking de la cimenterie, à la Base Elf, au giratoire de la Scdp ; du réaménagement de la voie ferrée au carrefour Scdp, le passage en deux fois deux voies entre le giratoire Scdp et l’entrée de la Base Elf.

Comme on le voit, une coordination rigoureuse s’impose. Chaque intervenant doit jouer sa partition pour que la construction du 2e pont se fasse dans les délais impartis. Dans cette logique, le processus participatif engagé pour trouver des solutions aux problèmes posés est à saluer. Tout comme l’appui apporté par le Mintp à la Cellule régionale de coordination du projet en vue de son bon fonctionnement. Cette mobilisation est nécessaire dans la mesure où notre économie a besoin de ce genre d’infrastructure pour augmenter ses points de croissance. Les effets multiplicateurs du chantier ne sont-ils pas déjà visibles, avec l’embauche de 600 locaux, des contrats pour des entreprises sous-traitantes et des fournisseurs camerounais. A coup sûr, les plus de 100 milliards de F à dépenser pour construire le 2e pont laissent des traces. — Source : Cameroon Tribune

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