58 entreprises locales ne parviennent pas, à ce jour, à livrer leurs travaux d’entretien, de réhabilitation et de construction de voiries urbaines financés par le Fonds routier depuis 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015 sur l’ensemble du territoire national.
Aux dires d’André Fabo, directeur général de Géotech, l’une des entreprises concernées, le manque de financements y est pour beaucoup. « Les banques camerounaises ne nous accompagnent pas, surtout pour les travaux d’entretien routier qui sont très coûteux », explique-t-il.
Aussi, le gouvernement et les entreprises indexées sont-ils arrivés au même constat : le paiement des décomptes par le Fonds routier connaît des lenteurs. De même qu’il y a des incohérences dans l’attribution de marchés aux PME, les capacités de certaines entreprises ne coïncidant pas avec les exigences du cahier de charges. N’empêche. Le ministre de l’Habitat et du Développement urbain (MINHDU), Jean Claude Mbwentchou, a donné un délai de deux mois aux entreprises retardataires pour achever les travaux qui auraient dû être livrés en 2011, 2012 et 2013. Faute de quoi, « la procédure de résiliation sera engagée. Et elle l’est déjà pour certains, puisque des mises en demeure ont été servies et des constats de carence ont déjà été effectués. Il ne manque qu’à préparer des décisions de résiliation », affirme Armand Romuald Ndjiba Bami, directeur des opérations urbaines au MINHDU.
Le processus est déjà enclenché. Deux décisions de résiliation ont été apprêtées pour les deux chantiers de construction de voiries urbaines à Yagoua datant de 2011 et 2013. 17 mises en demeure ont été servies à 13 entreprises pour les chantiers des villes et localités de Maroua, Bamenda, Kousseri, Ngaoundéré, Lolodorf, Koutaba, Bankim, Ngaoundal… Autre prescription, la tenue d’une concertation entre les entreprises, les bureaux d’études techniques et les structures financières, dans le but de lever les blocages à l’octroi de financements aux PME. « Sans financements, les entreprises ne peuvent pas exécuter avec sérénité les travaux qui leur sont confiés », a indiqué le directeur des opérations.
En outre, le MINHDU a instruit à ses collaborateurs de préparer une grille d’évaluation des cahiers de charges des entreprises, de manière à ce qu’une même entreprise ne se retrouve pas adjudicataire de plusieurs projets. C’était également le lieu d’inviter les entreprises à se doter de ressources humaines et s’équiper en matériel pour mener à bien leurs activités. Dans la même veine, Jean Claude Mbwentchou a appelé les responsables de la passation des marchés du ministère à effectuer une classification des entreprises adjudicataires suivant la nature de chaque chantier. De sorte qu’il y ait des entreprises affectées aux travaux de voiries en terre et d’autres assignées aux voiries revêtues, en fonction de leurs capacités et équipements. — Source : Cameroon Tribune