… ,dans les 17 postes de pesage routier disséminés à travers le pays, à corrompre des agents de l’État ou à user du trafic d’influence pour violer la réglementation sur le contrôle des charges, est un grand sujet de préoccupation. Car comme le dit un slogan, « construire les routes, c’est bien. Mais les protéger, c’est encore mieux ». En effet, si une route bitumée subit anormalement les surcharges des camions, sa durée de vie, initialement évaluée à environ 15 ans, sera forcément raccourcie.
La route étant le support physique des échanges, des mouvements de personnes et de biens, c’est toute l’économie qui va souffrir de sa dégradation précoce. Au Cameroun, la problématique de la protection du patrimoine routier se pose avec beaucoup plus d’acuité dès lors que sur les 100 000 km de routes que compte le pays, seulement à peu près 6 000 sont macadamisées. Et ce réseau asphalté, très insuffisant par rapport aux besoins d’une économie en croissance, a déjà coûté aux contribuables, lors de la construction, plusieurs milliers de milliards de F CFA, quand on sait que dans divers contrats communément enregistrés au Cameroun, à quelques exceptions, un kilomètre de route revêtue est facturé à l’État entre 500 et 600 millions de F CFA. Dès lors, la nécessité de protéger ce patrimoine chèrement acquis est un impératif catégorique.
L’importance de cette problématique impose la multiplication des initiatives visant à tordre le cou aux passages frauduleux des véhicules en surcharge qui entraînent, au-delà de la détérioration prématurée du patrimoine routier, l’accroissement des dépenses de maintenance du réseau routier, l’amortissement précoce du matériel roulant et la concurrence déloyale dans l’activité industrielle de transport. Du 16 au 17 mai dernier à Mbalmayo, département du Nyong-et-So’o, région du Centre, les comportements déviants qui biaisent les opérations de pesage routier ont, à nouveau, été dénoncés au cours d’une réunion de sensibilisation organisée à l’intention des gestionnaires des stations de pesage. La rencontre de Mbalmayo intervenait après le lancement, le 29 novembre 2012, des Initiatives à résultats rapides (IRR) dans les stations de pesage pilotes de Bekoko, Dibamba, Nomayos, Mekong et de Meyos. Une opération émanant de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption, à travers la signature de la « note de défi », qui est une note d’engagement à la mobilisation générale pour l’atteinte des objectifs fixés.
L’objectif de performance attendu desdites stations étant à terme de « réduire en cent jours, au moins de 50%, les irrégularités observées dans lesdites stations de pesage ». Les IRR ambitionnent, dans cinq ans, de réduire de 80% les irrégularités. Et après un an, de les réduire de 25%. Ces irrégularités ont pour noms : fraudes, monnayages, contournements des postes de pesage, dysfonctionnements dans les pesées, pressions diverses et arnaques. Bon à savoir, le pesage routier est une opération technique destinée à contrôler la conformité des normes relatives au poids total autorisé en charge et à l’essieu, pour tout véhicule dont le poids total en charge est supérieur à 3,5 tonnes. Il est effectué au niveau des stations de pesage fixes ou mobiles. Est considéré comme une infraction, le dépassement du poids total autorisé en charge et le dépassement de la charge à l’essieu. Pour une surcharge inférieure à cinq tonnes : 25 000 F par tonne excédentaire ; surcharge comprise entre cinq et dix tonnes : 50 000 F par tonne excédentaire ; surcharge supérieure à dix tonnes : 75 000 F par tonne excédentaire. Les véhicules en surcharge doivent être, par ailleurs, délestés dans les stations de pesage, en dehors des marchandises indivisibles sous scellés nécessitant la présence des services des Douanes et des chargements indivisibles titulaires d’une autorisation exceptionnelle de transport délivrée par le ministre des Transports.
Source : Cameroon Tribune — Source : NULL