1588 morts à 386 dans le même espace de temps, alors que le bilan stagnait depuis plusieurs années, il fallait y mettre les moyens. Ce fut fait. Malgré les bons résultats obtenus, le Cameroun tarde à passer sous la barre des moins de 500 tués par an fixée par l’Union africaine. Mission impossible ? Pas forcément. Les solutions sont connues et la panoplie de textes y relatifs adoptés, publiés même pour que nul n’en n’ignore.
D’où la vis resserrée autour des infractions au code de la route par la gendarmerie nationale, régulièrement présente sur les axes routiers, dans le cadre de l’Opération « Contrôle-surveillance-répression des infractions à la circulation routière ». Pour épargner des vies supplémentaires et rendre les routes camerounaises plus sûres, des mesures ont été prises relativement à la réduction des vitesses, la consommation de l’alcool et des drogues avant de prendre le volant, le repos des chauffeurs et la limitation des courses entre les villes desservies, l’état des véhicules… « Réduire les vitesses diminuera le nombre d’accidents imputables à l’alcool et limitera la violence des chocs contre les obstacles. En abaissant la vitesse autorisée à 80 km/heure, on obtiendrait une vitesse moyenne de 76 km/heure et il serait possible d’épargner de l’ordre de 350 à 400 vies par an. Ce gain sera possible si l’on applique la mesure à l’ensemble du réseau : urbain et interurbain », explique un responsable de l’Ong Sécuroute.
Comme plus de 30 % des accidents mortels sont imputables à l’alcool et à différentes autres erreurs humaines, les experts préconisent trois actions combinées pour sauver des vies par an : des contrôles mieux ciblés, des éthylotests anti démarrage pour les jeunes et ceux qui ont commis des infractions, des thérapies dès le premier accident ou la première infraction.
Enfin, la suppression des obstacles qui ne sont pas souvent mentionnés : nids-de-poule, chaussées étroites… « Il ne sert à rien d’avoir de bons textes si l’on ne peut pas les appliquer. Il y a une soixantaine d’infractions listées et sanctionnées par la gendarmerie sur les grands axes routiers. Mais en ville, c’est différent. Il faut vraiment être malchanceux ces jours-ci pour se faire interpeller pour non-port de la ceinture de sécurité ou alors parce qu’on téléphone au volant. C’en est hallucinant ! Et c’est en réalité à cause des indulgences et des passe-droits qui se multiplient. Et dans notre pays, dès qu’on commence à laisser passer les amis, contrevenants fautifs, on laissera passer tout le monde », explique un usager de la route, outré. C’est donc clair que si l’on veut plus de résultats, c’est-à-dire un changement effectif des comportements, il faut réprimer, durement, durablement et à tous les coups. — Source : Cameroon Tribune