Dans le cadre des activités marquant la célébration de la 40è édition de la journée internationale des droits de la femme, le personnel du Fonds routier a pris part à une causerie éducative organisée le mardi 4 mars 2025. Animée par le Pr Fadimatou MOUNSADE, anthropologue et enseignant-chercheur à l’Université catholique d’Afrique centrale, la causerie avait pour thème : « Fonds routier : pour une autonomisation des femmes et des filles à travers un entretien routier plus performant ».
Les échanges se sont construits autour de trois points à savoir : la situation des femmes et des filles au Cameroun sur les plans de l’éducation et de l’emploi, les carrières féminines dans le domaine des BTP et l’amélioration de la performance de l’entretien routier avec les femmes.
A l’issue de l’exposé de la conférencière et des échanges fructueux qui en ont découlé, il ressort que, l’autonomisation peut être appréhendée comme un processus d’acquisition et d’exercice de ses pleins droits ; c’est également un processus d’affirmation de sa personne, où chacun donne une orientation à sa vie. Pour ce qui est du concept d’égalité, il renvoit à cette faculté de considérer la nature spécifique de chacun.
Selon les statistiques, au Cameroun, 23% de personnes sont analphabètes parmi lesquelles 30% sont des femmes. 16% de femmes occupent des postes de responsabilité dans les ministères et autres administrations. Mais ces postes ne contribuent pas à la pleine affirmation de leurs compétences. D’où l’expression « effet plafond de verre ». En d’autres termes, les femmes sont présentes en masse, sans pour autant exister.
En outre, on observe également d’une part, un phénomène de féminisation de certains postes et formations, notamment les filières littéraires ; et une masculinisation des filières scientifiques, techniques et des postes y afférents. Pour ce qui est du secteur des BTP, 4% de femmes exercent dans ce domaine. 7% accèdent au grade de professeurs dans les universités, tandis que 18% de femmes sont des universitaires. 43% de femmes salariées ne se sentent pas épanouies dans leur environnement socio-professionnel.
Par ailleurs, il existe de nombreux facteurs d’inégalité homme-femme dans les milieux socio-professionnels, entrainant ainsi une invisibilité et une invisibilisation de la femme. Au rang de ces facteurs figurent :
- Les normes : cas du congé de maternité. En effet, dans la législation camerounaise, le congé de maternité vaut suspension du contrat de travail ;
- Les pratiques : capacité à concilier vie de famille et vie professionnelle, accès inégalitaire des femmes à certains postes ;
- Les préjugés et le manque de confiance ;
- La détresse psychologique.
En conclusion, l’animatrice de circonstance a formulé quelques recommandations à l’endroit du Fonds routier. Il s’agit d’assoir une politique de genre, de mettre en place une politique de carrière et de mener des actions de sensibilisation en direction des femmes vivant tout le long des tronçons de route dont l’entretien est financé par le Fonds routier. De plus, elle a encouragé le personnel du Fonds à tenir compte des capacités et compétences du genre féminin tout en faisant fi des perceptions socio-culturelles.