Au 31 décembre 2015, le ministère des Travaux publics (MINTP) a dénombré 406 contrats d’entretien routier actifs sur l’ensemble du territoire camerounais. A l’analyse de ces marchés, « un peu plus de 300 ont une exécution acceptable et près de 100 contrats n’ont véritablement plus de raison d’être. Parce que ces contrats, passés depuis de nombreuses années, voire sept ans, seraient toujours en cours d’exécution alors que rien ne se fait sur les tronçons concernés », regrette Emmanuel Nganou Djoumessi. Surtout que la centaine de contrats ainsi défaillante constitue 5800 km de route, soit la moitié du réseau destiné à l’entretien. Et que les conséquences de ces lenteurs extraordinaires sont nombreuses : les routes se dégradent fondamentalement, les populations en souffrent et l’économie nationale en prend un coup. « Il est plus que temps de désactiver ces contrats et de relancer de nouveaux », indique le MINTP. Pour ce faire, il a réuni hier à Yaoundé, les 30 entreprises adjudicataires des contrats d’entretien routier à problèmes. Objectif : « examiner les modalités de clôture de ceux des contrats dont l’exécution a largement dépassé les délais contractuels initiaux afin de permettre au ministère des Travaux publics de lancer, en procédure d’urgence, des appels d’offres en vue du recrutement de prestataires capables d’effectuer les travaux ».
Emmanuel Nganou Djoumessi indique que « la situation est tout aussi préoccupante, s’agissant des bacs. Rendu à ce jour, bon nombre de ces équipements, sur lesquels pèsent des contrats de maintenance et d’exploitation ne sont malheureusement pas fonctionnels. Il faut aussi mettre un terme à cette situation ». Durant deux jours, les entreprises invitées au MINTP vont tour à tour s’expliquer, notamment dire quelles sont leurs difficultés. « Au bout de l’exercice, on va engager des opérations de mise à niveau. Les entreprises qui seront retenues pour la prochaine fois feront l’objet d’une inspection. Il ne sera plus question de se contenter des documents produits. Et s’il s’avère que ces entreprises ont fait des déclarations mensongères, les autorités judiciaires seront saisies », prévient le MINTP.
A propos des contrats à problème, Emmanuel Nganou Djoumessi soutient que les entreprises de l’entretien routier sont des partenaires importants. Par conséquent, l’arrêt de contrats sur certains tronçons doit se faire avec le minimum de préjudice possible. D’où la concertation en cours. Il est à noter que les travaux d’entretien routier sont financés par les ressources du Fonds routier. Pour l’exercice 2016, le guichet entretien porte sur un montant global de 89,5 milliards de F dont une programmation de base de 47,7 milliards de F. — Source : Cameroon Tribune