A ce jour, pour rejoindre la partie septentrionale du Cameroun à partir du grand Sud, deux principaux tronçons sont possibles : Yaoundé-Bertoua-Garoua Boulaï-Ngaoundéré et Yaoundé-Bafoussam-Foumban-Banyo. Des trajets très longs et très coûteux, qui nécessitent parfois des journées entières de voyage, lorsqu’on n’a pas les moyens de prendre le train ou l’avion. Pour faciliter la vie aux populations, le gouvernement a en projet d’aménager la route Batschenga-Ntui-Yoko-Tibati-Ngaoundéré. En effet, cette route présentée comme la première entre le grand sud et le grand nord, est moins longue que les autres. Elle fait 595 km et permettrait de gagner 200 km si on passe par l’Est et 300 km en passant par l’Ouest. Mais, le gouvernement ne dispose pas encore des 477,5 milliards de F nécessaires à la réalisation de ce projet. D’où l’opération de charme organisée en direction des différents partenaires au développement.
En effet, une réunion d’information et de sensibilisation a été organisée lundi à Yaoundé par le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire. A cette occasion, Emmanuel Nganou Djoumessi et son collègue Patrice Amba Salla du ministère des Travaux publics ont présenté les atouts de ce projet aux représentants des organisations internationales de financements et à ceux des pays amis du Cameroun. Il est à noter que cette route va également permettre de rallier le Tchad et la République centrafricaine. Ce qui a convaincu la Banque africaine de développement (BAD), chef de file des bailleurs de fonds pour ce projet. Au terme de la présentation de la partie camerounaise, Racine Kane, représentant-résident de la BAD au Cameroun, a annoncé que le groupe est disposé à soumettre à son conseil d’administration au courant de cette année, un concours d’environ 85 milliards de F pour la première section du projet. « Cette contribution correspond à 43% des 191 milliards de F nécessaires à la construction de la portion Batschenga-Ntui-Yoko, longue d’environ 200 Km », a expliqué Racine Kane.
A sa suite, la France, par le biais de l’Agence française de développement, a annoncé être prête à apporter sa part à hauteur de 40-45 milliards de F pour le même tronçon. « Nous allons soumettre ce projet à nos instances de décisions, d’ici la fin 2014 ou le début 2015 », a précisé Hervé Conan, directeur de l’Afd au Cameroun. Les autres partenaires, tels que la Banque mondiale, la Turquie, l’Allemagne, le Japon, se sont dits également intéressés par le financement d’un projet aussi porteur. Nul doute qu’à l’occasion de la table ronde des bailleurs de fonds en rapport avec ce projet, des contributions plus concrètes et le mode de financement de cette route de l’intégration seront dévoilés.
Source: Cameroon Tribune — Source : NULL