L’aboutissement des concertations tenues du 18 au 22 janvier dernier entre le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi et les responsables d’une trentaine d’entreprises en charge de divers chantiers d’entretien routier sur l’étendue du territoire national est connu. Pour trois des entreprises ayant pris part à ces rencontres, tous les contrats dont ils avaient la charge ont été purement et simplement annulés. L’information est contenue dans le communiqué de presse du Mintp signé mercredi dernier.
Le ministre annonce également d’autres contrats en cours de clôture, attribués à 16 autres prestataires. Par ailleurs, souligne le communiqué du Mintp, ses services continuent d’examiner les marchés d’entretien routier détenus par quatre autres entreprises. Par contre, 10 autres entreprises sont en sursis. Celles-là sont « invitées à produire sous huitaine, un chronogramme précis d’exécution des prestations restantes, en vue du parachèvement des travaux de leurs contrats », précise Emmanuel Nganou Djoumessi dans le communiqué. Dans cette autre catégorie, on retrouve des entreprises adjudicataires de deux, trois, voire quatre contrats.
Les discussions engagées entre le Mintp et les prestataires du secteur des Bâtiments et Travaux publics (BTP), visaient à identifier les difficultés rencontrées dans la bonne exécution des différents chantiers d’entretien routier et d’arrêter les mesures correctives applicables dès cette année. A l’ouverture des concertations le 18 janvier dernier à Yaoundé, Emmanuel Nganou Djoumessi confiait alors : « Au bout de l’exercice, on va engager des opérations de mise à niveau. Les entreprises qui seront retenues pour la prochaine fois feront l’objet d’une inspection. Il ne sera plus question de se contenter des documents produits. Et s’il s’avère que ces entreprises ont fait des déclarations mensongères, les autorités judiciaires seront saisies ».
Ainsi, au terme des échanges, ajoute le communiqué, « il a découlé la nécessité d’une pré-qualification des entreprises des travaux et des bureaux d’études techniques, de la recherche de la fluidité dans le paiement des prestations exécutées et de la recherche d’une meilleure préparation des projets à contractualiser.
Au Mintp, on n’a pas terminé avec les contrats d’entretien routier à problème. En effet, les entreprises n’ayant pas pris part aux concertations sont attendues dans les services de ce département ministériel. Les contrats dont il est question concernent des marchés passés depuis de nombreuses années, (sept ans pour certains) et toujours en cours d’exécution sous financements du Fonds routier.
Au 31 décembre 2015, le Mintp avait dénombré 406 contrats d’entretien routier actifs sur l’ensemble du territoire camerounais, dont un peu plus de 300 présentant un niveau d’exécution acceptable et près de 100 n’ayant plus véritablement raison d’être. Et pour ces contrats jugés défaillants, ce sont 5800 km de routes, soit la moitié du réseau destiné à l’entretien qui souffre d’un état de dégradation affectant les populations riveraines et l’économie nationale. Cette décision du Mintp arrive au lendemain de la publication le 1er février dernier par le Premier ministre, chef du gouvernement, du texte fixant les modalités de catégorisation des prestataires dans le secteur des BTP. Une mesure qui devrait permettre de limiter l’accès à la commande publique d’un bon nombre d’entreprises incompétentes. — Source : Cameroon Tribune